Le club a récemment eu le plaisir d’accueillir un passionné au savoir-faire remarquable : Étienne « La Mouche », monteur de mouches depuis plus de 25 ans, avec une spécialisation depuis une dizaine d’année dans les streamers destinés aux gros prédateurs tels que les brochets, muskies, bars et autres géants marins. Originaire de la région de Montréal, il pêche régulièrement le brochet et le maskinongé dans les eaux proches de la ville, un terrain de jeu privilégié.
La vidéo de sa présentation avec son aimable autorisation.
Le montage de streamers : technicité, créativité et efficacité
Ce qui distingue Étienne, c’est avant tout son approche technique du montage. Il combine habilement matériaux naturels et synthétiques, avec une préférence marquée pour ces derniers lorsqu’ils permettent de limiter la rétention d’eau, afin de garder les streamers suffisamment légers pour être propulsés efficacement, même en grandes tailles.
Il a notamment présenté deux mouches phares de sa collection : la Buford et la T-Bone, deux modèles qu’il décline en versions simples ou articulées. Durant l’atelier, Étienne nous a plongés dans son univers.
La première mouche fut la Buford
Qui est selon lui est une valeur sûre, utilisable toute l’année et comparable à la célèbre Mudler Minnow (plus adaptée aux truites), la Buford est destinée aux brochets et autres carnassiers. Elle peut être montée de façon simple ou articulée, avec un hameçon long, et s’anime parfaitement avec une soie flottante, provoquant des réactions en surface similaires à celles d’un popper.
Le montage inclut notamment du Flashabou, utilisé ici en trois couleurs mélangées volontairement inégales, fixées selon la méthode du 60/40. Étienne nous a aussi partagé une astuce précieuse : bien tailler les poils au niveau de la tête pour affiner la silhouette de la mouche, tout en sélectionnant soigneusement les plumes de coq pour la queue.
La seconde mouche,
la T-Bone
La seconde mouche, la T-Bone, se distingue par sa tête en Bodytubing qui peut être agrémentée d’yeux (optionnels). Ce qui lui donne un volume particulier. Là encore, le montage peut être articulé ou non. Il nous a même présenté une version compacte de 10 cm, montée sur hameçon Texan, démontrant toute la polyvalence de ce modèle.
Articulations maison et montage XXL
Étienne est allé un peu plus loin en expliquant comment fabriquer soi-même ses shanks en inox, permettant de créer des articulations sur mesure pour adapter la nage des streamers. Il utilise pour cela du fil en acier inoxydable de 0,3 mm et une pince de bijoutier modifiée. Une technique artisanale qui permet d’ajuster précisément la taille et le mouvement de la mouche.
L’un des moments forts de l’atelier a été la présentation d’un streamer géant de 30 cm, avec plus de 10 cm de circonférence ! Étienne a insisté sur l’importance de garder du volume au niveau de la tête, puis d’affiner progressivement vers la queue pour obtenir une silhouette hydrodynamique, en forme de goutte d’eau une fois mouillée. Il a également partagé un petit bait fish monté en kanekalon, une matière synthétique très mobile, parfaite pour les pêches fines.
La salle était captivée, impressionnée non seulement par la complexité des montages mais aussi par la quantité et la variété de matériaux utilisés. Une approche bien différente de celle que l’on pratique habituellement au club.
Quelques conseils d’expert pour la pêche aux gros streamers
Étienne nous a livré plusieurs astuces précieuses pour améliorer nos chances face aux prédateurs. D’abord, il rappelle que ces poissons réagissent beaucoup aux vibrations. Il recommande donc une animation dynamique, avec des strips rapides et des pauses bien marquées.
Côté matériel pour la pêche, il privilégie une soie à bout plongeant (calant) , qui permet de bien faire descendre la mouche, même si la soie flottante reste valable. Il utilise quasi exclusivement des soies de la marque Scientific Anglers, réputées pour leur solidité. En
termes de poids, il recommande des soies WT9 à WT10, idéales pour lancer des mouches lourdes. Pour rappel : le chiffre WT (Weight) indique la masse de la soie, tandis que le profil WF (Weight Forward) désigne sa forme, avec le poids concentré à l’avant pour faciliter les lancers.
Il attire également notre attention sur l’équilibre entre la canne, la soie et le streamer : si le poids de la mouche n’est pas adapté à la puissance de la canne ou à la soie, les lancers deviennent vite laborieux, surtout au-delà de 10 mètres.
Pour les bas de ligne, il conseille :
● En soie flottante : un bas de ligne de 2 m
● En soie plongeante : 1 m suffira, pour éviter que la mouche flotte au-dessus de la soie
● En pointe : un fluorocarbone de 40 kg ou un fil métallique de 15 cm, avec une agrafe pour changer de mouche facilement, sans nuire à la présentation.
Anecdotes & suite à venir
Toujours passionné, Étienne nous a raconté quelques anecdotes surprenantes : un brochet peut avaler un poisson de la moitié de sa propre taille, et il lui est même arrivé de trouver dans le ventre de truites… des salamandres, tritons ou petites souris !
L’atelier s’est terminé sur une promesse alléchante : un prochain rendez-vous autour du montage du fameux Gamechanger, une mouche articulée de plus en plus populaire au Canada. Une chose est sûre : nous avons hâte de revoir Étienne et de continuer à apprendre à ses côtés.
Retrouvez Etienne la mouche
Si vous souhaitez découvrir ou commander ses mouches, voici ses coordonnées :
🌐 Youtube : https://www.youtube.com/@etiennelamouche2025
✉️ Mail : horti2002@gmail.com
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Un immense merci à Étienne pour sa générosité, sa passion communicative et la richesse de ses démonstrations. Son savoir-faire unique et ses conseils techniques ont captivé tous les membres du club, novices comme monteurs expérimentés. Nous avons découvert un univers de créativité bien au-delà de nos habitudes. Ce fut une rencontre inspirante qui marquera sans aucun doute les esprits. Au plaisir de t’accueillir à nouveau pour une future session autour du Gamechanger !