Une belle découverte pour un premier pas en Promotion Nationale
Par Johan Rougeron, membre et compétiteur du Club Mouche Loire Forez
Samedi 17 mai, c’était la première Promotion Nationale sur la Haute Sioule. Le rendez-vous était fixé à 19h la veille pour le tirage au sort, sur les rives de la Sioule. Christophe et moi-même, bien installés au camping de Pontgibaud, y participons. B5 et A3 pour moi, avec Maxime, mon contrôleur savoyard qui pêche en D2. Déjà une belle ambiance : Christophe connaît déjà beaucoup de monde et donne un coup de main à David pour le tirage.
Rencontres et ambiance la veille de la compétition
Je rencontre Jean-François, administrateur à la FDP63, qui souhaite me présenter son projet pédagogique de restauration de l’ancienne pisciculture de Peschadoires, visant à sensibiliser les enfants et leurs parents à leur rivière. Ça tombe bien, c’est mon secteur de pêche. La rivière est magnifique, la pente marquée, de gros blocs offrent des dizaines de caches. J’ai hâte d’y être demain après-midi. Des gobages dans les bassins de Jean-François font dire à Christophe : « Si tu prends rien dans la rivière, tu pêches les bassines 😊 ». Plaisanterie mise à part, on rentre manger un morceau et prendre quelques verres.
Jour J – Une rivière capricieuse
Réveil à 5h, nous y sommes, le petit déjeuner est prêt au bord de la Sioule. À 6h, il faut gratter le pare-brise. Il fait froid, mais la journée s’annonce belle. Arrivés au rendez-vous, première surprise : la Sioule a bien grossi. EDF ne pompe plus pour la retenue d’Anschald !!! Aïe, la rivière est trouble et 10 cm plus haute que la veille. Ça va être chaud !

Première manche : entre repérages et ajustements
8h15, nous partons à pied vers le B5. Chance ou pas, j’avais pêché le B3-4 quinze jours auparavant. David m’indique un superbe coup en bout de B5. Avec Maxime, je décide de parcourir tout le secteur (600 mètres) avant de commencer. Je repère quelques postes en montant. Je choisis de débuter sur tous les spots ensoleillés, à l’amont de mon parcours. 9h, c’est l’heure ! Maxime me donne le top départ et m’indique parfois les prises sur WhatsApp. 1h30 de pêche et 1 poisson manqué… c’est trop peu.
Je redescends vers la pierre repérée en montant. Impossible d’estimer la profondeur : il faut sonder. Je passe en 2 nymphes. Premier passage, premier poisson mis à l’épuisette. Maxime est content pour moi : je ne serai pas capot. Un poisson maillé. Quinze mètres plus loin, un deuxième maillé !
Ensuite, je tente tout : sèche, nymphe, 1 nymphe dans les contrecourants, 2 nymphes… Je pense même au streamer, mais je ne le ferai pas. Je parviens à sortir deux autres petites truites, dont une non maillée. Mais tout compte aujourd’hui. Maxime est super sympa, on discute pas mal en pêchant.
C’est déjà fini ! Pas terrible comme résultat pour une première manche. Maxime me félicite malgré tout, et me dit que c’est pas mal vu les conditions. Je n’ai aucune référence, je suis juste content d’être là — et ça me suffit !

Pause méridienne – entre partages et stratégies
Le retour des pêcheurs à Montfermy est un peu long, certains avaient 40 minutes de marche. Les casse-croûtes sont distribués. Maxime et moi nous installons à une table près de la rivière. Christophe m’explique qu’il avait oublié la goulotte de son pêcheur et qu’il a dû remonter la chercher avant la manche. M. Borni m’indique avoir pêché mon futur secteur le matin, et on échange quelques infos. Il me dit avoir pris un poisson sous les captages de Peschadoires. Je lui raconte aussi ma matinée.
Nos sandwichs avalés, on se prépare pour la seconde manche. Juste avant de partir, je manque d’écraser le scion de la canne de Sébastien, le compétiteur de Christophe. Impossible de le joindre, on lui laisse des messages. Il commencera sa manche avec 15 minutes de retard, le temps de faire l’aller-retour.
Seconde manche : la course contre la montre
C’est parti pour la seconde manche. Je me gare en amont du parcours, sur le secteur à « 10 poissons » selon Christophe. Je peigne tout, mais ça pousse fort, et les niveaux sont encore hauts. Le temps est splendide, je reste concentré. Je fais un poisson maillé et deux non maillés sur ce secteur. Pas terrible…
Il reste 40 minutes. Je me rappelle de l’échange du midi. Je demande à Maxime s’il peut courir jusqu’à l’aval du parcours par la route, car la berge est trop dangereuse. Nous voilà partis au sprint, remontée au village de Peschadoires, traversée de route, de champ, de rivière… jusqu’au pool ciblé.
Je fais quelques lancers et je casse directement au-dessus de l’indicateur. — « Il reste combien de temps Maxime ? »
— « 15 minutes ».
Pas le temps de remonter un BDL : je fixe ma pointe directement sur la micro-boucle de la queue de rat. Un coup de marqueur rouge et roulez jeunesse ! Deuxième lancer : poisson ! Une belle touche et une truite de 25 cm mise au sec. C’est top ! Je peigne la veine, magnifique. Je tente la berge opposée en sèche-nymphe. Rien. J’en reste là.
C’est déjà fini. Je suis trempé, et mon portable transpire aussi… Mer…
Clap de fin – Et la surprise du chef !
De retour au point de rendez-vous, Maxime me dit que David a annoncé 12 poissons sur WhatsApp dans le secteur B… On verra bien ! Plus tard, on apprendra que c’était une blague !!!

Je suis très content de cette expérience, des rencontres, des échanges avec les participants. Je retrouve Christophe et Sébastien. Malgré le retard, ça ne s’est pas trop mal passé pour lui. C’est cool.

Après analyse des fiches de marque, je ne vois jamais mon nom… Christophe me dit : « Je te dis que tu es premier ». Le président du club m’appelle en dernier. J’y crois pas !
Je gagne une belle coupe (une « ump » selon Christophe, pour « une merde de plus » 😊), un séjour dans le Cantal chez Max et Juliette, une soie naturelle et un produit hydrofuge que je testerai le lendemain avec mon coéquipier.

Une première compétition riche de rencontres et d’enseignements
Un grand merci à Maxime, aux organisateurs, aux sponsors, et à toutes les personnes qui ont permis d’organiser cette PN sur la Haute Sioule. Merci aussi à mes collègues du Club Mouche Loire Forez.

Je me rappelle qu’il y a 20 ans, j’avais déjà pêché ces secteurs avec beaucoup plus de réussite. Je pense que les niveaux et la température (10°C) y sont pour quelque chose. J’ai eu un bon coup de bol pour une première ! Il me tarde maintenant de retrouver les copains sur la seconde manche, sur l’ARAC, dans l’Ariège.
Et après ?
Je ne vous décrirai pas la sortie du lendemain sur la très haute Sioule… mais on a bien rigolé… et pris pas mal de poissons !!!! Merci à Christophe pour son expérience, ses conseils, sa bonne humeur permanente, et surtout sa détermination à finir trempé, quelles que soient les conditions de pêche !
Un souvenir impérissable pour le Club Mouche Loire Forez
Cette PN sur la Haute Sioule restera gravée dans ma mémoire. Une rivière magnifique, une ambiance conviviale, des échanges riches et… une victoire inattendue !

Vivement la prochaine manche sur l’ARAC dans l’Ariège.
Johan 🎣